"Mémoire & Dignité"

Le Dossier

 

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Au Sommaire

 

Bretons, réveillez vous !

Une pétition à imprimer, à remplir, à faire circuler ! 

La détermination face aux élus locaux !

L'environnement, la transparence politique, l'identité bretonne ? 

"...Là où il y a une volonté, il y a un chemin...!" (Charles de Gaulle) 

Un important communiqué de presse de "Mémoire & Dignité"

 

  

 

 

APPEL A MOBILISATION GENERALE

Merci à Yann Fontana pour son cri d’alarme, face à l’ignominie sans nom :

20 000 tonnes annuelles d’ordures Fougeraises, en terre sacrée et sépulcrale de nos ancêtres ! Là, sur la lande d’Ouée et dans les bois environnants, le 28 juillet 1488 à Saint-Aubin du Cormier, 6 000 bretons et leurs alliés ont versé leur sang pour un idéal qui reste le nôtre :

  Liberté, Dignité, Maîtrise de notre Destin !

 Des élus de Bretagne auraient voté l’impensable démence !

Celle de souiller et de profaner l’ultime cimetière d’utopie des Bretons Libres !

Imaginons un instant, nos bons républicains transformer le Panthéon en pissotière, nos bons chrétiens faire du Vatican un lupanar lubrique… Grotesque n’est ce pas ? Et bien nous, nous allons faire mieux, nous allons assassiner une seconde fois nos 6 000 braves, cracher sur leur mémoire et leurs ossements, apporter le déshonneur sur nos générations à venir… Nous allons tuer l’Idée de Bretagne !

HONTE A NOUS, LES BRETONS !

J’appelle solennellement tous les Bretons de Cœur à réagir, quelles que soient leur profession, leur fonction, leur appartenance politique... Finies les querelles partisanes et les divisions égoïstes ! Voici l’évidente et ultime Cause qui doit tous nous réunir. Nous avons gagné à Plogoff, et nous allons ensemble, regagner la bataille de Saint-Aubin du Cormier !

 BRETONS, REVEILLEZ VOUS !

Sinon, je le jure, je cesserai d’être Breton ! Je me ferai Celte errant apatride, avec pour seul territoire un Rêve brisé de Paix et d’Amour, aux Racines Sacrées arrachées, aux Fruits de Connaissance écrasés sous le talon. J’arrêterai de croire en l’Homme, à ses idéaux impossibles, minés par l’absurde bêtise du profit sans intelligence.

BUZ HA BUHEZ !

A Gosné, le 23/11/99.

Yann Bleiz Ar C’hunff.


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" MEMOIRE ET DIGNITE "

1488-2000

 NON AUX ORDURES, SUR L’ULTIME CIMETIERE DES BRETONS LIBRES !

Il est impossible qu’une telle chose se fasse ! Nous y veillerons…

Pétition à photocopier recto-verso, à distribuer, remplir puis retourner à :

Comité de défense " Mémoire et Dignité ", Bel-Air, 35 140 Gosné

- L’initiateur de cette pétition n’est manipulé ni par aucun parti politique, ni par aucun groupe de pression. Il est un Artiste Breton Indépendant , vivant à 5 km du site historique, qui réagit avec son cœur. Cette pétition reste valable jusqu’à l’arrêt définitif du projet.

- Envoyez votre chèque de soutien à " Mémoire et Dignité ", à l’ordre d’Arzhur Le Cuff. Vous recevrez un reçu, et l’ensemble de vos dons servira à mener à bien ce combat humaniste, pour une Bretagne intelligente, responsable et véritablement démocratique. Pour notre honneur et notre avenir… Trugarez !

 

NOM- PRENOM

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PROFESSION

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Lettre Ouverte de

Jean-Loup LE CUFF

Artiste Breton Indépendant

Vice-Président de SPERED KELT

Cofondateur du Comité de Défense MEMOIRE ET DIGNITE

A

Monsieur Pierre RENAULT

Maire de ST AUBIN DU CORMIER

Vice-Président au Conseil Général d’Ile et Vilaine

Président du SICTOM de l’arrondissement de FOUGERES

Président de la Communauté de Communes du Pays

de ST AUBIN DU CORMIER

Monsieur,

Dans votre lettre du 18/1/2000, vous me réitérez vos affirmations, de vouloir respecter le site historique de la bataille de St Aubin du Cormier. Je prends acte ! Malheureusement, vous avez situé l’épicentre de cette bataille, de façon subjective et arbitraire, à deux kilomètres du site retenu pour votre projet, par sa signalisation sur votre commune en 1988, pour la commémoration du 500ème anniversaire de l’événement.

J’affirme en effet, après analyse d’une riche documentation d’historiens sur le sujet, que le Mémorial aux Bretons, a été " volontairement " érigé en 1988 du côté des lignes françaises initiales, et que les lignes bretonnes étaient situées au Nord-Nord-Est, à mi-chemin de Mézières sur Couesnon. Vous ne pouvez l’ignorez, car vous avez vous même préfacé le livre " Sentinelle de la Bretagne " de Yann BOUËSSEL du BOURG, édité en 1988 par le Comité des Fêtes de Saint Aubin du Cormier, où un plan sommaire dressé au XVIIIème siècle, reproduit à la page 33, corrobore mon affirmation. A la page 35 de ce livre, il est également dit :

" Le souvenir de cette sanglante journée se maintiendra longtemps dans la mémoire populaire ".Outre le nom même de " Lande de la Rencontre ", deux croix de granit s’élevaient, et restèrent jusqu’à la Révolution à l’endroit où la bruyère avait bu plus largement le sang breton. De plus un coin du bois d’Usel, où des milliers de corps furent enfouis, a gardé le nom de " charnier " (ou cimetière).

Un poirier sauvage ou " bézier ", qui poussait là, ayant atteint une taille extraordinaire, on l’appela " le bézier au charnier ". Mais si l’on en croit l’annotateur d’Ogée, il faudrait plutôt dire " le charnier aux bézillés ", d’un vieux mot de l’ancien français qui signifiait " tuer, massacrer ", et qui serait d’origine celtique.

Sur un autre point de la lande, trois champs de la ferme de la Roëllerie portent encore le nom de " champs des bézillés ", ce qui confirmerait cette interprétation. "

Cette fameuse ferme de la Roëllerie existe toujours aujourd’hui, sous le nom de la Rouellière, et se trouve à proximité immédiate du futur site retenu pour votre projet d’enfouissement !

En effet, les bretons ont été poursuivis et massacrés sur leur ligne de repli, en direction de Mézières sur Couesnon et de la Hellandière, futur site d’enfouissement. Les charniers sont là, sous l’appellation " Les Fosses " de certaines parcelles actuelles. Il est probable que d’autres bretons ont été massacrés encore plus loin, dans leur fuite isolée, puis enterrés sur place par deux ou trois…

Ce vaste cimetière improvisé, dans l’urgence de la chaleur de ce mois de juillet 1488, (plus de dix mille corps enterrés, sans compter les chevaux !) doit de toute évidence interférer avec l’actuel site d’enfouissement retenu, voir même le recouvrir.

De toute façon, nous estimons que ce n’est pas aux Bretons, victimes d’honneur et de mémoire, de prouver que le site est sépulcral, mais bien au SICTOM, l’actuel potentiel agresseur et profanateur, de prouver que le site est vierge de traces de dépouilles, principalement du phosphore, le terrain étant très acide. Je propose donc une analyse chimique du terrain faite par une structure archéologique indépendante, dont les frais seraient pris en charge par le SICTOM. Aucune Enquête d’Utilité Publique ne peut décemment commencer avant les conclusions d’une telle analyse.

Si après étude approfondie des différentes parcelles, comprises entre le Château de la Giraudais et le site de le Hellandière, un doute subsistait ; (tout comme il me semble être le cas dans les conclusions de l’historien Jérôme CUCARRUL, dans son rapport commandé pour le SICTOM, par monsieur Jacques FAUCHEUX maire de Fougères) ; le bon sens d’autorités que j’espère compétentes, devra l’emporter, et faire classer définitivement cette lande de la Rencontre, et son périmètre immédiat.

En effet, ce site historique doit être sauvé, de l’ignominieux projet humiliant pour le peuple de Bretagne, déjà éprouvé par de récentes catastrophes naturelles et écologiques. Cela suffit ! Sinon nous en appellerons à la justice française…

Si ce choix profanateur se voit tout de même appuyé et confirmé par Monsieur le Préfet, et donc par le Ministère de l’Intérieur Français, nous serons alors contraints de porter l’affaire devant la Cour Européenne de Justice. J’ai d’ailleurs déjà pris contact, avec la Commission des Pétitions du Parlement Européen au Luxembourg.

Que le Droit, la Mémoire, l’Honneur et la Dignité l’emportent ! Sinon ne nous parlez plus jamais de Liberté, d’Egalité et de Fraternité, valeurs aux quelles pourtant, je crois ardemment !

Pour la Bretagne et son avenir, j’ai dit ma position ferme et inébranlable, et j’appelle toutes les forces vives, d’intelligence, de tradition et de progrès, de nos cinq départements, à nous rejoindre dans ce combat breton profondément humaniste! Tous les morts se valent, et à fortiori ceux défaits au nom de la Liberté ! A quand les sites d’enfouissement sur l’ensemble des cimetières militaires français ?

Monsieur Renault, dans l’exercice de vos fonctions, j’ai été témoin le vendredi 14 janvier 2000 à 10h du matin, de votre choix que j’ai nommé publiquement " déclaration de guerre ". Vous êtes l’agresseur, nous sommes les victimes ! Tirez-en vous même la conclusion, soit par l’arrêt définitif de ce projet, soit par votre propre démission… Sinon, je vous promets la " guerre civile culturelle ", que vous nous avez vous même déclarée.

Monsieur, j’ai dit !

Pour MEMOIRE ET DIGNITE, Bel-Air, 35 140 GOSNE, le 21/1/2000 :


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Suite à la lettre ouverte à M. Pierre RENAULT,

Lettre ouverte de Monsieur Jean-Loup LE CUFF

Artiste Breton Indépendant

Comité de Défense MEMOIRE ET DIGNITE

A

Monsieur Pierre MEHAIGNERIE

Président du Conseil Général d’Ille et Vilaine

Monsieur,

J’ai bien reçu votre lettre du 14 mars 2000, où vous cherchez à me rassurer quant au projet d’enfouissement d’ordures de Mézières sur Couesnon, à proximité immédiate du lieu historique et sépulcral de la bataille franco-bretonne de 1488, lieu où la Bretagne perdit son indépendance, et où furent enterrées les dépouilles d’environ dix mille hommes, dont six mille bretons, ainsi que les ressortissants de sept autres pays européens.

Vous me dites que Monsieur Pierre Renault, Vice-Président du Conseil Général d’Ille et Vilaine et principal artisan de ce projet, à travers ses fonctions locales de Président du SICTOM de Fougères et de la Communauté de Communes de Saint-Aubin du Cormier, vous a assuré qu’il s’entourait de toutes les garanties de la part des autorités scientifiques et historiques… J’en suis fort aise, malheureusement, sur le terrain les actes et les propos de Monsieur Renault se contredisent de façon outrageuse :

Les autorités scientifiques auraient du avertir Monsieur Renault, que le sol du site retenu par son projet est parcouru de failles, et que le jus fortement toxique qui ne manquera pas de s’écouler des alvéoles, dont par expérience personne ne peut garantir l’étanchéité, aura de fortes chances de rejoindre les nappes phréatiques, et de polluer ainsi toute la campagne environnante… Notons au passage que la ville de Rennes reçoit quotidiennement 10 000 M² d’eau en provenance de l’usine toute proche de Mézières sur Couesnon. Pourquoi prendre autant de risques ?

Beaucoup parlent de raisons purement politiciennes ou financières, du Château de La Ville Ollivier, ainsi que d’avantages en espèces généreusement concédés par une certaine compagnie des eaux de Lyon à certains élus, dont les maires de St Aubin du Cormier et de Mézières sur Couesnon... Je n’ai pour l’instant aucune opinion à ce sujet, et je me contente de poser la question : Qu’en pensez vous ?

Les autorités historiques ont effectivement, bien que très tardivement, été contactées dans cette affaire, afin de donner leur avis sur les limites de la bataille de 1488 ; mais seulement grâce à la requête conjointe et légitime de nombreuses associations culturelles bretonnes, représentées par le Conseil Culturel de Bretagne, des différentes tendances politiques bretonnes actuelles, et bien sûr des opposants locaux du projet.

Notons que Monsieur Renault n’a jamais engagé de telles démarches de son propre chef, avant de faire voter le choix du site actuel par le SICTOM et la Communauté de Commune, arguant péremptoirement, que l’épicentre du combat historique était définit par le monument qu’il a fait ériger sur sa commune en 1988, alors qu’une forte documentation historique démontre le contraire!

Le Préfet a donné son avis, et demande au SICTOM de supporter les frais des fouilles archéologiques nécessaires. Monsieur Renault refuse, sous le prétexte de ne pas pénaliser les contribuables, ses électeurs… Qu’il aille alors jusqu’au bout de sa logique, et arrête immédiatement et définitivement ce projet infamant pour la Bretagne et les Bretons ! Car sans fouilles systématiques sur un très large périmètre, englobant le futur site retenu de la Héllandière, le bénéfice du doute est en faveur des victimes, les Bretons, contre Monsieur Renault, l’agresseur.

Si celui-ci veut poursuivre dans son choix profanateur, nous constaterons la volonté farouche d’élus de Bretagne, de nier une page d’Histoire Européenne et Bretonne, de mépriser une culture minoritaire. Les Bretons ne sont pas des sous-citoyens, mais bien des citoyens européens comme les autres. Que nos élus français en prennent conscience, et agissent en véritables démocrates ! Au nom des Droits de l’Homme et du Droit des Peuples, je leur dis : Si vous ne respectez pas nos ancêtres, vous ne respectez pas nos enfants ! Si vous ne respectez pas notre histoire, vous ne méritez pas d’être nos élus !

Sur le terrain, malgré la campagne de désinformation et la volonté de Monsieur Renault de diaboliser ses opposants, et malgré une très timide information puis couverture médiatique, notre manifestation du 25 mars à Saint Aubin du Cormier est une réussite : Plus de mille personnes de tous les âges ont défilé pacifiquement, dans un esprit festif emprunt d’une grande émotion. Nous avons exprimé notre détermination, Gwenn ha Du au vent, que pas un seul pot de yaourt ne sera enterré sur la terre sacrée de l’ultime cimetière des Bretons Libres !

Nous nous sommes rendus ensuite sur le " Kern de la Liberté ", monument que nous avons construit, agriculteurs et artistes réunis, sous la forme d’un chaos de pierres ornées, surmonté d’une hermine forgée. Entre ce monument et celui de Renault, délimitant à eux deux les contours probables de la bataille, nous décrétons les nombreux hectares qui les séparent, le site de la Héllandière inclus, Terre Sacrée et Inaliénable, contre toute volonté de profanation ou d’humiliation.

Nous constatons cependant, malgré notre bon droit, une grande frilosité politique à prendre position dans cette affaire, et surtout le début d’une pression policière locale : Les gendarmes ont saisi la cassette vidéo de la manifestation, au domicile de l’agriculteur qui l’a réalisée, sous prétexte d’une échauffourée entre forces de l’ordre et manifestants, en sortie de notre Fest-Noz de soutien du 25 mars. Je suppose que notre journée s’était trop bien passée, pacifique et culturelle, pour que l’on nous envoie deux gendarmes zélés de Fougères, demandant avec mépris et arrogance, trois minutes avant la fin légale du Fest-Noz, l’arrêt de notre musique prévu à deux heures. Les esprits se sont échauffés, et si un chargeur s’est égaré, cela veut dire techniquement qu’un des gendarmes avait commencé à dégainer… Sommes nous passés à deux doigts d’une bavure policière injustifiable ? Etaient–ils là sur ordre ? Cet incident ne fait-il pas le jeu de la politique de Monsieur Renault et de son projet ? Y a-t-il début de manipulation politique et policière de l’opinion ? Nous sommes en droit de nous interroger.

Monsieur Méhaignerie, je crois me souvenir que vos vœux pour l’an 2000, dans votre journal du Conseil Général d’Ille et Vilaine " Nous Vous Ille ", axaient votre volonté politique selon trois lignes générales : L’environnement, la transparence politique, l’identité bretonne. En demandant à votre Vice-Président du Conseil Général d’Ille et Vilaine de trouver une autre solution pour le SITCOM de Fougères, vous avez là l’occasion d’exaucer vos vœux.

Dans cet espoir, et pour que le bon sens reprenne pied, recevez Monsieur Méhaignerie, l’expression de mes sentiments les meilleurs, ainsi que ces quelques lignes tirées du Prophète de Khalil Gibran : " Lorsque vous passez prés du champ où vous avez enseveli vos ancêtres, regardez-le bien et vous verrez vos enfants et vous-mêmes, dansant la main dans la main… "

Pour le Comité de Défense MEMOIRE ET DIGNITE 1488-2000, Bel-Air, 35 140 GOSNE :

Le 4 avril 2000, Jean-Loup LE CUFF.


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Lettre Ouverte de Monsieur Jean-Loup LE CUFF

Artiste Breton Indépendant

Comité de Défense MEMOIRE ET DIGNITE

A

Monsieur Yves MANSILLON,

Préfet de Bretagne et d’Ille et Vilaine :

Monsieur,

Je viens d’apprendre que va se tenir sous deux jours, dans les locaux du SITCOM de Fougères, une réunion publique où l’ordre du jour propose l’éventuelle adoption, d’un devis de fouilles archéologiques estimé par la DRAC à 400 000F environ. Je suis tout d’abord étonné d’apprendre, que ces fouilles semblent uniquement prévues sur l’unique parcelle de la Hellandière, parcelle choisie par le SITCOM comme centre d’enfouissement de déchets ménagers.

En effet, dans une lettre ouverte à Monsieur Pierre RENAULT, entre autres fonctions Président du SICTOM de FOUGERES ; datée du 21 janvier 2000, envoyée à l’ensemble des médias, aux principaux élus de Bretagne et à vous même, restée à ce jour censurée et sans réponse ; notre comité de défense demandait une étude archéologique sur l’ensemble du site historique présumé de la bataille Franco-Bretonne, là où mon pays perdit son indépendance, après un sacrifice de 6 000 de ses fils, ainsi qu’environ 1500 alliés et ressortissants de différentes nations européennes.

Nous pouvons raisonnablement délimiter, à partir de différents documents historiques, cette aire de bataille et de déplacements de troupes très importantes pour l’époque, (environ 20 000 hommes avec armes, bagages, cavaleries et artilleries lourdes…), par le camp militaire actuel de la Lande d’Ouée, au sud, et par la départementale D 23 au nord. Ce qui représente une surface de plusieurs centaines d’hectares, où, en bordure limitrophe intérieure de la route D 23, se trouve la vingtaine d’hectares du site de la Hellandière.

L’occasion est donnée à la Bretagne, de faire enfin réellement une véritable étude scientifique, objective et exhaustive, de ce lieu d’histoire bretonne et européenne, et l’on nous propose un ersatz de solution, sur un trentième de la surface à fouiller, qui, vu son emplacement périphérique, devrait comporter le moins de traces tangibles de ce terrible combat.

Je me permets de trouver le procédé peu démocratique, et voit déjà de nombreux vices de forme ou de procédure quant à cette éventuelle adoption quelque peu précipitée. Notre comité de défense reste ferme sur sa demande de fouilles totales et exhaustives, sur l’ensemble du site historique présumé, et déclare d’avance à ses yeux caduque, toute adoption de devis de fouilles parcellaires et aléatoires.

J’apprends également que le SITCOM de Fougères, pourrait de plus avoir l’idée de faire supporter le prix de ces fouilles parcellaires et aléatoires, à hauteur de 50% au crédit d’acquisition, voir d’expropriation des terrains, qui passerait ainsi de 800 000 F à 400 000 F ! Là je m’indigne, et trouve le procédé quelque peu mesquin.

Puisqu’il nous faut parler ici d’argent, il devient clair que le prix réel de fouilles exhaustives et globales s’élèveront sans doute, à une somme très importante, et il devient clair également, qu’une telle dépense ne pourra être supportée que par les efforts conjoints de l’Europe, de l’Etat, du Conseil Général d’Ille et Vilaine, du Conseil Régional de Bretagne, d’éventuels sponsors bretons privés, ainsi que de l’ensemble de la " Région Bretagne Historique " et de ces cinq départements. C’est à ce prix que la démocratie française et son devoir de mémoire pourront réellement se manifester.

Au vu des résultats de ces fouilles exhaustives, les différents partenaires précités devront bien-sûr délibérer, sur une proposition de procédure de classement du site historique retenu, avec en plus le même périmètre de protection périphérique ajouté au site, que réclamerait une association d’anciens combattants, pour un cimetière militaire français ou allié, menacé de même par un projet avilissant.

Dans ces conditions démocratiques de respect indispensable, et dans l’intérêt même du SITCOM, qui devrait dors et déjà consacrer son temps et son argent à trouver une autre solution, il nous paraît judicieux de songer, pour l’honneur et l’histoire de la Bretagne, à abandonner maintenant tout projet d’implantation d’un centre d’enfouissement de déchets sur la Héllandière.

Une fois que les fouilles et la protection du site auront été réalisées, les mêmes partenaires précités pourront songer à une fresque historique grandeur nature, ou au moins à une simple signalétique pédagogique sur le terrain, et surtout à racheter le château voisin de la Ville Ollivier en voie de laissé-aller, pour en faire un musée d’Histoire Bretonne.

Un tel projet culturel me semblerait re-dynamiser la ville sur-endettée de Mézières sur Couesnon, et conjointement à ses atouts touristiques naturels, apporter une solution idéale pour son essor à une échelle nationale et européenne.

Ce projet peut dans un premier temps paraître utopique, mais pour reprendre un mot du Général DE GAULLE suite à l’ascension de l’Annapurna par l’alpiniste HERZOG et son expédition française, "  là où il y a une volonté, il y a un chemin ".

Espérant ne pas avoir besoin de mobiliser une seconde manifestation sur Saint-Aubin du Cormier, où nous serions sans doute encore plus nombreux, voilà, Monsieur Le Préfet de Bretagne, exprimée clairement avec nos sentiments les meilleurs, la position de notre comité de défense MEMOIRE ET DIGNITE, soutenu par l’Association Mézières Environnement, par de nombreuses associations culturelles bretonnes, ainsi que par un nombre croissant de personnalités diverses, qui continuent de signer notre pétition initiale.

Bevet Breizh ha chans vad evit Magoerioù-ar-C’houenon !

Vive la Bretagne et bonne chance à Mézières sur Couesnon !

Pour le Comité de Défense MEMOIRE ET DIGNITE 1488-2000, Bel-Air, 35 140 GOSNE :

Le 5 juin 2000, Jean-Loup LE CUFF.


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Communiqué de presse

(long mais exhaustif…)

Nous demandons à la presse militante bretonne de le publier intégralement avec les photos jointes, à la presse locale ou régionale d’information d’en faire au moins un résumé, à la presse nationale parfois anti-bretonne de s’y référer, et éventuellement de prendre contact avec nous au 02.99.66.37.56. Tous peuvent nous rejoindre sur notre site Internet : www.multimania.com/saintaubin/

 DERNIERES NOUVELLES DU FRONT EST-BRETON,

de la manif du 23 juillet à Saint-Aubin-du-Cormier et de ses suites:

Un article d’Ouest France daté du 24 juillet 2 000, donne en page " région " un très mauvais aperçu, de notre seconde manifestation bretonne contre le projet profanateur et humiliant, de site d’enfouissement de déchets ménagers, sur le lieu historique de la dernière bataille Franco-Bretonne de 1488. Cet article non signé, qui a sans doute le mérite d’exister, se termine par " Pis ! Ils se sont même fait siffler… ".

La Chronique Républicaine, hebdomadaire de Fougères lu par 77 000 personnes, dont le journaliste a prit le temps de venir nous parler, a rédigé un article plus favorable, accompagné d’une photo de manifestants très souriants et détendus. Il y est dit que les bretons seront désormais présents, à toutes les fêtes organisées à St Aubin, tant que monsieur Renault et le SITCOM n’auront pas retiré leur projet de Mézières sur Couesnon. Plus loin il est écrit encore, que les protestataires défendent l’idée d’un " grand musée de la mémoire bretonne " sur le site. La conclusion est intéressante : " Le SITCOM, pour sa part, poursuit son projet. Une étude archéologique pour définir le site de la bataille est cependant bloquée. Le syndicat refuse de la financer, estimant que cette charge incombe à l’Etat ".

L’esprit de notre combat :

Avant de donner notre point de vue de la situation, voici le texte du discours d’accueil qui fut scotché sur la porte de la mairie, le 23 juillet 2 000 à 15 heures, et rageusement arraché par monsieur Pierre Renault, maire de Saint-Aubin-du-Cormier, vice-président du Conseil Général d’Ille et Vilaine, président de la Communauté de Commune du pays de Saint-Aubin, et surtout président du SITCOM de Fougères:

Degemer mad d’an holl e Sant-Albin-an-Hiliger!

Bienvenue à tous à Saint Aubin du Cormier!

Chers amis bretons, de cœur, d’origine ou d’adoption, nous vous remercions au nom de notre chère Bretagne, d’être présents ici aujourd’hui, une seconde fois, afin de pouvoir témoigner ensemble de notre détermination pacifique, à vouloir simplement le respect de notre Histoire, de notre Identité, et de notre Culture.

Est-ce trop demander, que de réclamer l’arrêt définitif d’un projet profanateur, qui consisterait à déverser des milliers de tonnes d’ordures ménagères, sur le site historique, où nos pères et leurs alliés ont versé leur sang pour un idéal de liberté ?

Est-ce trop demander, que de vouloir le respect de cette terre sacrée où sommeille la nation bretonne ? De vouloir le respect de ce lieu de mémoire et de recueillement, où s’affrontèrent les hommes d’une dizaine de pays différents ? Le respect de ce champ de bataille qui, aux yeux de la sagesse, vaut bien celui des guerres plus récentes ou contemporaines?

Est-ce trop demander, que d’espérer enfin y voir s’épanouir, plutôt qu’un tas d’immondices humiliant, un véritable Musée de l’Histoire Bretonne, Histoire interdite et bafouée depuis si longtemps, et que nos enfants ont soif de réapprendre ?

Est-ce trop demander, que de croire en une Europe de justice et de liberté, où enfin toutes les cultures minoritaires auront le droit d’exister et de se développer, dans un esprit de tolérance et d’ouverture, nécessaire à la véritable démocratie ?

Est-ce trop demander, que face au règne sauvage du pouvoir de l’argent, puisse survivre ou renaître celui plus subtil de l’intelligence du cœur, celui de l’Homme enfin réconcilié avec lui-même et la Nature ?

Tous ceux qui riront à ces questions faussement naïves, et qui nous répondront que oui cela est trop demander, tous ceux-là ne mériteront pas les qualificatifs de démocrates ou de républicains, mais plutôt ceux de carriéristes cupides et de calculateurs corrompus.

En effet, chers compatriotes bretons, ne nous y trompons pas. On veut parfois nous diaboliser et nous affubler de toutes les tares, et de véritables racistes anti-bretons nous traitent à tort de xénophobes… Pourtant, notre tranquille détermination à sauver notre Histoire, notre Langue et notre Identité, au lieu d’être un repli passéiste dans nos frontières, est bien au contraire, un combat culturel à valeur universelle, qui prétend trouver l’égalité dans le respect des différences, plutôt que dans l’imposition de l’uniformisation à but lucratif.

En d’autres termes, défendre aujourd’hui les droits du peuple Breton, c’est défendre les droits des Lakotas, des Tibétains, des Aborigènes… et de toutes les cultures originelles et pacifiques du monde. Défendre la Bretagne, c’est véritablement proposer aux nations officielles et dominantes, une alternative démocratique véritable, où toute les richesses humaines seraient enfin sauvegardées et respectées, dans une véritable mosaïque des peuples, soudée par les notions de solidarité et d’échange.

C’est à ce prix, que le vingt et unième siècle sera spirituel et enfin pacifique. C’est à ce prix, qu’une Europe fédérative des régions, pourra devenir un modèle pour les autres continents.

C’est à ce prix, que nous pourrons sauver la terre et l’espèce humaine de la folie meurtrière, de la cupidité et de ses pollutions.

Pour toutes ces raisons, honorons la lande de Mézières sur Couesnon. Honorons ses morts bretons et alliés, courageux sacrifiés défaits au nom de la Liberté, celle des Peuples à disposer d’eux mêmes.

Pour toutes ces raisons, nous allons maintenant marcher avec calme et silence vers le château de Saint Aubin du Cormier, également très haut lieu d’Histoire Bretonne. Là, nous allons rencontrer la fête officielle du 11ème Rassemblement International des St Aubin, et respectueux des bénévoles qui l’ont montée, respectueux des étrangers ignorants de notre affaire, nous allons cordialement nous joindre à eux, éventuellement dialoguer, et surtout répondre aux éventuelles provocations par l’indifférence…

Pour l’honneur et l’avenir de la Bretagne !

Bevet Breizh Dieub ha trugarez d’an holl.

Notre compte-rendu de la manifestation du 23 juillet:

Notre petite troupe d’une soixantaine d’opposants, bien que très modeste par rapport aux 1 200 personnes de notre première manifestation du 25 mars (vacances obligent…), s’est effectivement intégrée dans le cortège officiel sous les sifflets et les quolibets: Là se trouvait intentionnellement massé, le gros des troupes partisanes de Pierre Renault.

Avec le sourire et la force du bon droit, nos Gwenn ha Du hauts levés, nous avons marché entre deux délégations du rassemblement des St Aubin, en direction du château de Pierre de Dreux. Au fil de notre marche pacifique, les huées se sont vite tues, pour bientôt laisser place, d’ici et de là, à quelques éclats d’applaudissements et d’encouragements.

Comme toutes les délégations des Saint Aubin, venues des quatre coins de France et d’Europe (un millier de participants), et malgré le silence gêné du speaker, nous avons paradé dans l’enceinte du château. Ensuite, nous nous sommes postés, comme dans une symbolique attente de confrontation guerrière, sur la hauteur du lieu au pied d’une tour. Les plus agiles d’entre nous y ont fiché, dans la muraille en ruine, nos banderoles et couleurs au vent.

Là, quelques personnes sympathisantes sont sorties de la foule mollement festive, que nous dominions de notre présence silencieuse, afin de venir dialoguer avec nous. Nos tracts ont été massivement distribués, et globalement, toutes les délégations françaises et européennes des St Aubin, sont reparties chez elles en ayant pris connaissance, du projet profanateur du maire de St Aubin du Cormier, ville d’accueil de leur fête : Enfouir les déchets ménagers de l’arrondissement de Fougères, dans la terre sacrée et sépulcrale, de l’ultime combat pour la sauvegarde d’indépendance de la Bretagne.

Après une bonne heure de présence fortement remarquée, nous nous sommes séparés avec la satisfaction d’avoir démontré, dans le calme et la dignité, notre détermination à nous opposer au projet humiliant ; dont la persistance prouverait la volonté anti-bretonne évidente de nos élus, de vouloir salir la mémoire et l’identité de notre peuple.

La commémoration de 1488 :

Le dimanche 30 juillet 2 000 sous un soleil radieux, nous nous sommes rendus avec l’Association Mézières Environnement, devant le Mémorial aux Bretons de St Aubin du Cormier. Là s’est tenue la commémoration, initiée par Koun Breizh depuis 1988, de la triste défaite bretonne de 1488. Rappelons qu’en cette funeste journée du 28 juillet 1488 furent tués ou exécutés, puis enterrés sur place en de nombreux charniers disséminés sur une très large étendue, environ 6 000 Bretons et près de 4 800 alliés : 500 archers Anglais, 3 500 Espagnols, Basques et Gascons, ainsi que 800 soldats du St Empire Germanique ; sans compter bien-sûr, les pertes des Français et de leurs alliés, dont nos élus " franco-bretons " ont également l’air de faire si peu cas…

La cérémonie religieuse ; dont le caractère exclusivement chrétien peut être gentiment contesté par certains, mais qui a le mérite de sacraliser la circonstance ; a réuni dans un sincère recueillement, accentué par la dispersion des cendres d’un défunt membre de Koun Breizh, une centaine de participants bretons.

Beaucoup étaient apolitiques, mais nous avons remarqué la présence de monsieur Yann Fouéré et de quelques membres du POBL, ainsi que celle de sympathisants d’EMGANN et de l’UDB. Nous espérons que cette commémoration, qui doit perdurer, sera tous les ans l’occasion d’une rencontre amicale entre tous les bretons, quelques soient leurs convictions politiques ou religieuses.

Au pied du Kern de la Liberté :

A la fin de la cérémonie nous nous sommes joints, l’AME (Association Mézières Environnement) et notre comité de défense Mémoire et Dignité, pour inviter l’ensemble des participants de cette commémoration, à se rendre à une fête champêtre plus loin (1 200 m à vol d’oiseau), à la limite Nord-Est du champ de bataille, vaste de plusieurs centaines d’hectares.

Là, au mois de mars 2 000 nous avons érigé, agriculteurs et artistes réunis, sur les lieux même où le SITCOM de Fougères projette d’enfouir, plusieurs centaines de milliers de tonnes d’ordures ménagères, le Kern de la Liberté. Ce monument de contestation, symbole de notre lutte, constitué de quarante tonnes de granit sculpté de motifs celtes, surmonté d’une hermine en fer forgée, se dresse fièrement sur le champ d’un des agriculteurs en voie d’expulsion. A proximité, un Gwenn ha Du flotte au vent sur son mat.

Ce Kern de la Liberté se trouve approximativement, sur les lignes de repli et de fuite des dernières forces bretonnes, pourchassées sans merci par la cavalerie française qui transforma la victoire en massacre. Histoire, tradition et toponymie se rejoignent, pour nous dire que non loin de là, de nombreux soldats vaincus sont enterrés dans des fosses communes.

Entre le Kern de la Liberté d’une part, érigé par nos soins sur Mézières sur Couesnon, et le Mémorial aux Bretons d’autre part, érigé par Koun Breizh sur Saint-Aubin-du-Cormier, (approximativement placé entre les positions initiales, avant combat, des armées bretonnes et françaises) , nous décrétons les nombreux hectares qui séparent ces deux monuments, Terre Bretonne Sacrée et Inaliénable, face au scandaleux projet humiliant et profanateur.

Nos actions de contestation vont se poursuivre, d’ordre culturel ou politique, mais toujours pacifiques, dans le droit et la dignité, la volonté de faire éclater la vérité, et celle de sauver la Bretagne et son histoire.

Nos revendications restent inébranlables:

Notre détermination à refuser l’humiliation, à réclamer notre droit au respect et à la différence, au même titre que tous les peuples du monde, dans un esprit européen d’ouverture et de tolérance, reste intacte.

Face à une cabale politique d’uniformisation absurde, à des pouvoirs publics jaloux de leurs prérogatives, incapables de mettre en place une réelle décentralisation et donc démocratisation du pouvoir, nous nous déclarons déterminés à nous opposer au projet infamant, comme suit :

A/ En cas de volonté persistante du SITCOM dans son projet profanateur :

1/ Les bretons deviennent des victimes devant le SITCOM de Fougères l’agresseur, et peuvent se réserver le droit de porter plainte pour profanation de sépulture collective et historique, portant préjudice à l’honneur et à la mémoire du peuple breton.

2/ Pour échapper à une telle plainte très embarrassante, le SITCOM doit prouver que le terrain choisit comme site d’enfouissement, ne contient aucun vestige de la bataille. Des fouilles sont donc indispensables, et leurs financement ne doit pas, sur un simple plan moral et éthique, être ponctionné ni sur le crédit d’achat ou d’expropriation des terres, ni sur le budget du SITCOM composé des deniers des contribuables de l’arrondissement de Fougères, qui n’ont jamais demandé que le choix du SITCOM se porte sur ce lieu historique. Le prix des fouilles doit alors être supporté par l’Etat à travers le Ministère de la Culture, qui dispose logiquement de crédits alloués aux fouilles nationales.

3/ En cas de fouilles, qui à elles seules pourraient être considérées comme un début de profanation, un résultat positif quel qu’il soit nous donnerait raison. Par contre, un résultat négatif ne prouverait rien aux yeux des opposants bretons : En effet, fouiller de façon arbitraire 5% de la dizaine d’hectares du site prévu, (la Hellandière), comme cela a déjà été timidement proposé, c’est fouiller environ un millième de la surface du champ de bataille supposé (500 hectares), et de plus de façon aléatoire, partisane et " politiquement orientée " dans la périphérie de la bataille, là où la découverte de vestiges semblent la moins attendue. En effet, les documents historiques s’accordent pour situer une partie importante des charniers à 300 mètres de là, (dont d’ailleurs il ne doit plus rester grand chose compte tenue de l’acidité du sol), vers l’épicentre du combat, entre le bois d’Uzel et le château de la Giraudais.

4/ Il devient donc évident, que si des fouilles devaient être décidées, elles devront être totales et exhaustives sur l’ensemble du site historique, et ceci dans un souci d’objectivité scientifique : En effet, ne rien trouver dans des fouilles parcellaires, n’enlèverait pas le caractère profanateur de l’enfouissement par la proximité immédiate du lieu historique. Les sépultures collectives militaires françaises et alliées n’ont elles pas un périmètre de protection ? Le chantier prendrait alors une autre importance, et il occulterait par l’intérêt historique, la décence et les impératifs de calendrier, toute poursuite de projet d’enfouissement.

5/ Le prix réel de fouilles exhaustives et globales s’élèveraient sans doute, à une somme très importante, et étant donné le caractère européen de la bataille, une telle dépense pourrait être supportée par les efforts conjoints de l’Europe, de l’Etat, des cinq Conseils Généraux de la Bretagne historique, de la Région, et d’éventuels sponsors bretons privés. C’est à ce prix que la démocratie française et son devoir de mémoire pourront réellement se manifester.

6/ Au vu des résultats de ces fouilles exhaustives, les différents partenaires précités devront délibérer, sur une proposition de procédure de classement du site historique retenu, avec en plus le même périmètre de protection périphérique ajouté au site, que réclamerait une association d’anciens combattants, pour un cimetière militaire français ou allié, menacé de même par un projet avilissant.

7/ Dans la suite logique de ce qui précède, les partenaires précités devront songer à une signalétique historique et pédagogique sur le terrain, tout en respectant sa qualité de lieu de mémoire. Surtout, chose essentielle, il faudra de toute évidence, racheter le château voisin de la Ville Ollivier, en voie de laissé-aller, à la commune sur-endettée de Mézières sur Couesnon, pour en faire enfin un grand Musée de l’Histoire Bretonne.

B / En cas d’arrêt définitif du projet profanateur du SITCOM:

1/ Dans ce cas, des dépenses importantes dans des fouilles archéologiques ne seront plus justifiées, mais le respect des lieux au vu de la toponymie et de l’ensemble des documents historiques restera d’actualité. Un éventuel classement en zone verte, sans gêner le travail des agriculteurs voisins, pourra préserver ce vaste site, primordial pour la mémoire bretonne, d’éventuelles nouvelles agressions.

2/ La mise en lumière pédagogique, de ce lieu de mémoire, restera un enjeu important pour la reconquête par la population bretonne de son Histoire. Le projet, de créer également enfin un vrai Musée de l’Histoire Bretonne, dans le château de la Ville Ollivier, devrait enthousiasmer les bretons en cas de proposition de grande souscription bretonne, et certainement intéresser aussi des investisseurs privés, dans le sillage de la nouvelle télévision bretonne. Les historiens de la Bretagne auront bien sûr leurs mots à dire…

En conclusion :

Dans les conditions démocratiques de respect indispensable, et dans l’intérêt même du SITCOM, qui devrait dors et déjà rechercher une autre solution, il nous paraît judicieux de songer, pour l’honneur et l’avenir de la Bretagne, à abandonner maintenant tout projet d’implantation d’un centre d’enfouissement de déchets sur la Hellandière. Mieux, le projet d’un grand Musée de l’Histoire Bretonne, semble la meilleure solution pour re-dynamiser la ville de Mézières sur Couesnon, et lui apporter, conjointement à ses atouts touristiques naturels, un pôle d’intérêt unique aux yeux des bretons, et d’un large public touristique à une échelle nationale et européenne.

Le moment venu nous aurons des propositions à faire, et désirons être associé à ce projet culturel dont nous avons la paternité. Si nous constations la moindre obstruction ou récupération jacobine, nous serions contraints de reprendre le combat politique et culturel, avec les moyens qui s’imposeront…

Avec le soutien de nombreuses organisations bretonnes, de l’Association Mézières Environnement, pour le respect de la démocratie et du droit des peuples à disposer d’eux mêmes, merci de nous rejoindre sur notre site Internet en permanente évolution : www.multimania.com/saintaubin/

Le 4/9/2 000, pour le comité de défense,

MEMOIRE et DIGNITE, Bel-Air, 35 140 GOSNE :

Jean-Loup LE CUFF, artiste breton indépendant.

( : 06 81 34 14 56)

 

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